Histoire d’une (re)convertie !

Mar
18

Reconversion. De l’usine à la comptabilité à temps partagé

Sans formation et après une vingtaine d’années à l’usine, Ana Thibaut* est revenue sur les bancs de l’école à la quarantaine. Un BTS de comptabilité en poche, elle partage son temps de travail entre deux entreprises. Une nouvelle vie.

Son parcours impose le respect et pourtant, elle le déroule sans aucune fierté. « Je n’avais pas le choix. C’était ça ou arrêter de travailler « , raconte Ana Thibaut, 43 ans, mère de deux filles de 18 et 20 ans. « Mais il fallait être motivée quand même. Il y a eu des moments de découragement. » Agent de production dès l’âge de 16 ans, elle est licenciée pour inaptitude en 2010. Le corps ne tient plus. « J’avais  des tendinites à répétition, des troubles musculo-squelettiques… » A cette époque, elle pensait à la reconversion depuis un moment. « J’adore lire, je suis curieuse, je voulais apprendre. Tout m’intéresse ! » Alors, après sa journée à l’usine, elle planchait sur les cours du Cned (Centre national d’enseignement à distance) : « j’avais repris des études pour avoir un niveau bac et j’avais fait un bilan de compétences qui m’a orientée vers les métiers de l’administratif et de la comptabilité. »

Formation financée par la Région

Après son licenciement, elle st accompagnée par Cap Emploi. D’octobre 2011 à juin 2012, elle suit une formation de l’Afpa (Association pour la Formation Professionnelle des Adultes) à Langueux pour obtenir un titre professionnel de comptable assistant. Elle travaille comme agent administratif dans une école, avant d’entrer, en août 2014, au Greta de St Brieuc pour suivre un BTS comptabilité et Gestion des Organisations. »La région a financé mes formations, ce qui permet d’être tranquille. » Diplômée en juin dernier, elle travaille en intérim comme comptable fournisseur, puis assistante comptable à Loudéac et Bédée. Jusqu’à ce que Cap Emploi l’oriente vers Tisserent. Ce groupement d’Employeurs met en relation des demandeurs d’emploi et des entreprises qui cherchent des salariés à temps partiel dans le secteur de Loudéac. Objectif : proposer à chaque demandeur d’emploi plusieurs temps partiels, qui constituent au final un temps plein.

« J’acquiers des compétences complémentaires « 

« C’est ce que je recherchais. En intérim, je travaillais à la journée. Là, c’est un CDD de 6 mois, c’est intéressant » indique Ana Thibaut, qui travaille à  70% pour une entreprise artisanale d’électricité à Plessala et 30% chez Armor Inox, à Mauron (56). Elle est convaincue par le temps partagé : « il n’y a pas de lassitude, pas de routine, on voit différentes personnes, c’est bien. etre dans différents secteurs, ça m’intéressait. Ici, je suis assistante de gestion en comptabilité; chez Armor Inox, je fais du reporting d’heures. Les deux contrats se complètent. J’acquiers des compétences complémentaires. Ma formation était théorique. Ca m’apporte de l’expérience, et deux fois plus vite. Ca va m’aider à progresser professionnellement. aujourd’hui, il faut être polyvalent. » L’appel au Groupement d’employeurs lui a aussi évité de déménager pour trouver un emploi et elle a bon espoir de décrocher bientôt un CDI. derrière son ordinateur, Ana Thinaut est bien loin des années d’usine.
* Le nom a été changé à la demande de notre collaboratrice
© Le Télégramme
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