Cléo regroupe des entreprises autour de la diffusion d’innovations et nouvelles technologies embarquées sous forme de prestations de services. Premiers pas autour du déploiement de la modulation des apports d’engrais minéraux et leur cartographie.
Sur l’ETA familiale à Guer (56), Pierre-Henri Hamon a développé en 2013 des prestations de services en agriculture de précision en proposant l’apport modulé d’engrais : l’auto-guidage combiné à un épandeur avec coupure de tronçon par GPS et un capteur N-Sensor embarqué permettent de mesurer et d’adapter en direct la dose épandue aux besoins de chaque zone d’une parcelle en fonction du développement de la culture. Mais aussi de cartographier les quantités apportées à chaque instant.
« Encore plus de demande cette année »
Dès la première campagne, plusieurs clients adhèrent au service pour le tester sur colza ou céréales. « Le principe apporte une vraie solution aux agriculteurs, aux coopératives, aux négoces et aux entrepreneurs… Ça prend bien, j’ai beaucoup plus de demandes cette année. » Devant ce succès, Pierre-Henri a voulu développer ce service, notamment sur les quatre départements bretons. Pour ce faire, il a créé Cléo avec d’autres ETA tournées vers l’innovation. « L’idée : regrouper les compétences d’un groupe d’entreprises qui ne travaillent pas forcément dans le même domaine mais qui décident de collaborer pour développer leurs offres et chiffres d’affaires respectifs. » Aujourd’hui, « pour 4 capteurs qui tournent sur la Bretagne, 8 ETA font déjà partie de Cléo. Et c’est un réseau ouvert : les prestataires adhérents vont augmenter afin d’obtenir un bon maillage pour proposer ce service à tous les agriculteurs. » Pour lui, ce réseau doit permettre de « s’organiser pour enfin mettre dans les champs de super technologies qui existent depuis 10 ans déjà, validées mais peu mises en place sur le terrain. »
Une nouvelle innovation lancée chaque année
À l’image d’un label, Cléo implique un suivi de protocole précis pour mettre en place et développer des services innovant au sein du réseau. Le plus compliqué étant souvent de transférer des compétences : « En terme de connectique et de langage, il faut être capable de faire communiquer tous les éléments, tracteurs, GPS, capteurs, écrans, épandeurs… Nous avons ainsi formé les chauffeurs des autres entreprises qui proposent désormais la prestation. En cabine mais aussi au bureau sur les logiciels de cartographie. Outre ces connaissances, ces lancements réclament aussi du temps pour se former, informer et démarcher les clients ou traiter les données au bureau… » Pour autant, la voie est déjà toute tracée pour Cléo : « Continuer à proposer aux agriculteurs des prestations génératrices de valeur ajoutée. Avec comme cap le lancement d’une nouvelle innovation par an. On a déjà des idées pour 2015… »
Toma Dagorn
Paysan breton 04/04/2014