ALTHIMAX : Imprimer en 3D sert aussi aux quilles de bateaux
En rachetant la fonderie Vrignaud en Vendée, le groupe Althimax à Loudéac devient numéro un français et investit dans les nouvelles technologies 3D.
Allier des techniques ancestrales et les nouvelles technologies, fonderie et imprimante 3D… C’est le pari fait par Joseph Thoonsen, le dirigeant Loudéacien (Côtes-d’Armor) d’Althimax. Le groupe, spécialisé dans la fonderie, vient de racheter un troisième site de production à Beneteau. La fonderie Vrignaud au Poiré-sur-Vie en Vendée, site dédié à la fabrication de quilles de bateaux. « Nous devenons ainsi le premier fabricant de quilles de bateaux en France », se réjouit le Loudéacien. Il récupère la production de 3 000 tonnes de quilles supplémentaires, là où il n’en produisait que 1 500 tonnes. « Cette extension de marché nous permet de devenir leader en France et de l’organiser comme une activité complète. » Ce nouvel élan s’accompagne de la création d’une marque. Toutes ces quilles seront fabriquées sous le nom du dernier né du groupe Althimax, la marque Navicast. Avec un objectif clair. « Être connu sur le marché et pouvoir poursuivre notre développement en Europe. »
Au Salon nautique de Paris
Et rien de telle qu’une annonce fracassante au Salon Nautique de Paris, pour marquer le coup. « Nous introduisons une nouvelle technologie pour la première phase de fabrication des quilles. Nous allons nous servir de l’impression 3D pour faire nos moules en sable en investissant dans des robots de moulage informatisés. » La 3D appliquée à la fonderie, ça donne quoi ? À partir d’un plan sur ordinateur, les robots fabriqueront directement le moule pour fondre la pièce. Fini le modèle en bois qui servait à la fabrication du moule. L’étape sera tout bonnement supprimée.
Un tel investissement ne se fait pas à la légère. Si le prix du premier robot reste confidentiel, Joseph Thoonsen est exhaustif sur son potentiel. Il vise, pour le moment, la fabrication de prototypes, mais aussi des petites séries. « En supprimant toute la première phase de fabrication, le temps de production diminue. » De douze à seize semaines d’attente pour un prototype, « le client l’aura sous trois semaines. » Ce nouveau service proposé aux clients fera la différence d’après le dirigeant.
Le premier robot devrait être opérationnel pour l’été 2016. Navicast prévoit d’en acquérir trois à terme.
L’entrepreneur estime que la nouvelle technologie 3D avec ces robots est « un marché riche. Mais on ne sait pas ou on va. » Il semble pourtant avoir quelques idées derrière la tête. « J’envisage d’autres activités avec Navicast, mais je les garde pour moi. »
Ouest-France, 4 décembre 2015